L’immobilier neuf au tapis !
- 15 novembre 2024
- Patrimoine
La mauvaise conjoncture immobilière touche particulièrement le secteur du neuf. Niveaux des prix, difficultés à obtenir des permis de construire, renchérissement du crédit, le tableau est très sombre pour la promotion immobilière. Ajoutons à cela la fin du Pinel le 31 décembre 2024, la boucle semble bouclée.
Examinons le dernier bilan de la Fédération des promoteurs immobiliers.
La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI)
La FPI est l’instance représentative des entreprises de promotion immobilière en France. Elle regroupe près de 700 entreprises et défend leurs intérêts auprès des pouvoirs publics. Elle élabore de nombreuses statistiques représentatives de l’activité du secteur immobilier neuf. En effet, les entreprises adhérentes de la FPI assurent plus de 90% du marché de la promotion en France. C’est l’Observatoire Statistique national du logement neuf qui établit les données trimestrielles. La FPI en fait ensuite la présentation à la presse.
La FPI tire un véritable signal d’alarme
Les principales informations à retenir d’un marché sinistré.
Au troisième trimestre 2024, 8 693 logements neufs ont été vendus, soit le niveau le plus bas enregistré depuis 2010.
La diminution est de 41% en un an.
Depuis le début de l’année, les ventes ont concerné 39 023 logements, soit un affaissement de plus d’un tiers par rapport à la même période de l’année dernière.
Autre statistique inquiétante, le nombre de logements retirés de la commercialisation, mesuré par l’indicateur « taux de retrait » a atteint 32% (3% en 2022) au troisième trimestre. Ainsi, près d’un tiers des logements construits ne sont pas proposés à la vente…
Le nombre de réservations de logements reste très faible : 19 165 logements neufs ont été réservés au 3ème trimestre 2024, en diminution « seulement » de 2,5% par rapport au troisième trimestre 2023… En comparaison, 31 935 logements neufs avaient été réservés au 3ème trimestre 2021.
Le délai d’écoulement des logements se stabilise à 20,7 mois, après un record de 22, 6 mois atteint au 2ème trimestre. Les délais les plus courts sont observés à Toulouse (11,3 mois). Ils atteignent 13,4 mois à Aix-Marseille et 22,9 mois à Nice.
Des prix stratosphériques éloignés du pouvoir d’achat des Français.
L’immobilier neuf a toujours été plus cher que l’immobilier ancien, avec comme principales causes le coût du foncier et de la construction et les normes. L’effondrement de la demande semble avoir des effets sur le niveau moyen des prix des logements neufs. Un maximum a été atteint au 1er trimestre de cette année et les prix diminuent depuis. Cependant, avec 4 900 euros/m2 en moyenne, le logement neuf reste très cher, surtout dans un contexte de taux peu favorable (même si ces derniers ont légèrement diminué depuis le début de l’année).
Une situation d’urgence
Au-delà de ces statistiques froides, c’est bien un secteur d’activité sinistré qui appelle à l’aide. La casse sociale pourrait être explosive dans ce secteur fortement pourvoyeur de main d’œuvre.
La FPI a prévenu dans sa présentation que la situation risquait d’être « sanglante » en 2025. La balle est en partie dans les mains des pouvoirs publics. Mais ces derniers ont leur besace bien vide…
Pour aller plus loin
FPI – les chiffres du logement neuf 3ème trimestre 2024 – 14 novembre 2024